L’Aurore avait précédé les Jardins Rêvés. Naturellement l’Heure Bleue est venue au soir de ce voyage intérieur.
Chaque fois que je le peux, quand les lumières s’effacent sur la pointe des pieds, je m’imprègne émerveillé des couleurs de la rencontre du jour et de la nuit. Noces de silence. De la terre monte la vie charnue gorgée de l’ivresse d’une journée de soleil. Du ciel descend cette humilité où respire le repos de l’espace. Deux lumières, l’une d’or l’autre d’ombre, s’embrassent dans l’éternité de l’instant. A leur union les chiens se font loups, les parfums exultent, les oiseaux éparpillent les derniers chants à semer au jour.
J’ai esquissé une coupe pour accueillir le miracle d’abondance de cet instant. Un vase suffisamment ouvert pour espérer contenir quelques pas de ce tango des astres jumeaux. Une coupe dont le bleu est horizon et le cristal océan. L’Heure Bleue est un hommage à la sensualité qui caresse notre regard. Une coupe pleine de cette Source qui nourrit la Vie. Source qui peint un monde où le quotidien est merveille pour les yeux qui aiment respirer le grand large.
Pièce sonore :
Extrait de l'installation Le Chant des Possibles, improvisation N°1, Virginie Fiorello, Lilian Bencini